"I
got a friend called Mike Lewis and he made me a nice guitar,
oooh, I got a friend called Mike Lewis..."
Le
type qui chante là, assis sur un tabouret de cuisine,
dans le sous-sol d'un pavillon de Vitry sur Seine, c'est Louisiana
Red. C'est un matin d'avril 1996. Red, de passage à Paris,
a fait un crochet par l'atelier de Mike - Mike Lewis, celui
de la chanson - pour essayer ses guitares. Dans ses mains, une
National Triplate éblouissante sur laquelle il fait glisser
le bottleneck avec un plaisir non dissimulé.
"I got a friend callde Mike Lewis..." Red repartira
avec. Mike lui, filme la scène en vidéo. Il n'a
pas pu s'en empêcher. Sans doute ne s'attendait-il pas
à ce que le vieux bluesman le mette ainsi à l'honneur.
Mais voir un géant comme Louisiana Red s'éclater
sur une guitare sur laquelle on a travaillé des jours
durant, c'et la plus belle des récompenses qu'on puisse
espérer. Des instants comme ça, il ne faut les
laisser s'enfuir. Et à chaque fois, c'est la m^me chose.
Que le musicien s'appelle Red, Pat Boudot, Steve James, Mike
Messer, Tao Ravao ou Lance (de Lance&Donna), à chaque
fois, c'est le même bonheur de voir un type donner vie
à son oeuvre. Et si par hasard, le type s'appelle Johnny
Halliday ou Eric Clapton - God lui même ! le plaisir n'est
que plus grand.
"Au fond, lâche Mike, mon boulot, c'est un peu de
faire rêver les gens..." Et pour faire rêver
les gens, il faut être soi-même un grand rêveur.
De même, qu'il faut être un peu fêmé
pour lancer un jour à un pote qui recherchait désespérément
une National Tri-plate en bois, introuvable : " C'est bon,
je vais te la fabriquer ta guitare."
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